Consignes d’utilisation de l’AdBlue
L’AdBlue est un produit simple et non dangereux. Cependant, il y a quelques règles claires d’utilisation à respecter car il est utilisé avec un catalyseur SCR qui est extrêmement sensible aux impuretés. Il est donc essentiel d’éviter la contamination de l’AdBlue afin d’assurer la performance de votre système SCR.
Pour le bon fonctionnement de votre véhicule (poids-lourd, tracteur, véhicule léger, camionnette, bus, autocar, minibus, voiture..) : ne jamais rajouter quoi que ce soit à votre AdBlue. Même l’ajout d’eau pourrait endommager le système SCR de votre catalyseur. De même, pour le stockage ou le remplissage de votre réservoir AdBlue, n’utilisez jamais d’anciens bidons d’huile, de gasoil ou autres.
Dans cet ordre d’idée, il est strictement interdit de ré-utiliser des bidons d’huile, de gasoil ou d’autres fluides pour transvaser de l’AdBlue. Une telle opération présente des risques élevés de contamination de l’AdBlue et peut causer des dommages au système SCR. Utilisez exclusivement des pompes réservées à l’AdBlue pour faire les appoints. N’utilisez pas d’entonnoirs ou de brocs.
Dans les stations services, évitez les distributeurs pour poids lourds dont la pression est trop forte pour un petit utilitaire.
Les mastodontes de la distribution de carburant, comme Total, ont équipé leurs stations-services de pompes AdBlue pour particuliers en prévision des nouveaux seuils de pollution imposés par la norme Euro 6c et Euro 7.
Le durcissement de la norme oblige les constructeurs à régler leur programme de dosage pour augmenter la quantité d’AdBlue injectée à la sortie du moteur. Les voitures particulières devront probablement effectuer un plein d’AdBlue tous les 4 pleins de diesel.
Versez exclusivement de l’AdBlue dans le réservoir d’AdBlue du véhicule. Les réservoirs sont facilement reconnaissables avec leur bouchon bleu portant l‘inscription AdBlue.
L’AdBlue est sensible aux températures extrêmes, chaudes et froides. La solution va geler si sa température descend en dessous de -11 ° C. Toutefois, AdBlue n’est pas endommagé par le processus de congélation et, une fois décongelé, conservera sa concentration et sa qualité.
Sa teneur en urée peut diminuer si elle est stockée à des températures supérieures à 30 ° C. Dans les zones où la température dépasse souvent 30 ° C (Grèce, Espagne, etc.), il est nécessaire de s’assurer que la solution n’est pas stockée sous la lumière directe du soleil.
Sa décomposition thermique à partir de ~ 30°C, peut émettre de l’ammoniac, produit de décomposition dangereux (source : Sécurité du produit – feuille d’information de Borealis)
Consommation
Votre voiture Diesel a été produite après septembre 2014, elle est concernée par la technologie SCR et nécessite donc un apport régulier d’AdBlue. L’autonomie en AdBlue varie selon la capacité du réservoir (de 8L à 30L), le type de conduite (sportive ou non) et la nature du trajet (trajet court ou long).
Consommation estimée :
– pour les camions : l’utilisation moyenne de AdBlue est de 4 à 8% du gasoil.
– pour les voitures : consommation est estimée entre 1 à 3 % du gasoil.
– pour les fourgons ou camionnette : 3 à 8% du gasoil.
Sur les poids lourds, il y a une jauge qui indique le niveau d’AdBlue restant dans le réservoir. Sur les véhicules légers, une alerte visuelle ou sonore se déclenche sur le tableau de bord lorsqu’il reste l’équivalent de 2 400 km d’AdBlue dans le réservoir. Il est temps de procéder au remplissage (au moins 4 litres).
Sans apport d’AdBlue, d’autres niveaux d’alerte se déclenchent en fonction de la distance parcourue et du nombre de redémarrages effectués : ces alertes sont visuelles et/ou sonores dans un premier temps.
Puis l’électronique du véhicule bride les performances du moteur (sa puissance), le véhicule est en « mode dégradé« . La dernière étape d’alerte consiste en l’impossibilité de redémarrer le véhicule sans remplissage du réservoir.
L’évolution de la norme européenne Euro 6 laisse envisager une récurrence plus importante de la fréquence de remplissage de pleins à tous les 4 ou 5 pleins de diesel environ.
L’efficacité de AdBlue remise en cause ?
Le SCR est une jolie source de profits pour les équipementiers automobiles, comme l’allemand Bosch ou les français Plastic Omnium et Faurecia.
TNO, l’institut de recherche néerlandais vient de remettre en cause LA solution pour dépolluer efficacement un moteur diesel. TNO indique que l’efficacité dépolluante de la réaction chimique induite par l’Adblue n’est pas remise en cause. Mais les constructeurs ont surévalué l’efficacité de la quantité d’Adblue qu’ils mettent à la disposition des automobilistes.
En effet, le réservoir contenant ce liquide est trop petit pour contenir la quantité suffisante pour assurer efficacement son action dépolluante. Une épine dans le pied de Plastic Omnium et Faurecia qui en ont fait une source de revenus rentable.
En 2017, les réservoirs contiennent une vingtaine de litres d’Adblue, pour une consommation de 1 litre pour 1.000 kilomètres en moyenne. À partir de septembre 2019 et l’entrée en vigueur de la nouvelle norme Euro 6d, il faudra en consommer deux à trois fois plus pour dépolluer dans toutes les situations.
Deux solutions sont alors possibles : mettre en place un réservoir d’AdBlue avec une plus grande contenance ou le remplir plus souvent.
De plus, depuis le début des années 2020,sur les véhicules équipé, on constate un retour en arrière de la fiabilité des moteurs. De même, les incidents liées à la cristallisation de l’AdBlue n’ont pas été suffisamment prises en compte.
« L’impact sanitaire des particules, du dioxyde d’azote (NO2) et de l’ozone est aujourd’hui démontré. Depuis les années 1990, les normes Euro ont permis de réduire drastiquement les émissions polluantes à l’échappement des véhicules neufs [……] De nouvelles réductions d’émissions à l’échappement seront de plus en plus difficiles à atteindre pour les véhicules particuliers, au-delà de la norme Euro 6.
De plus, chaque nouveau dispositif de dépollution est susceptible de générer d’autres types d’émissions de polluants primaires ou secondaires. L’exposition des populations aux particules secondaires liées aux véhicules Diesel et essence est encore mal quantifiée, mais ces particules, parce qu’elles sont ultrafines, sont soupçonnées de produire des impacts sanitaires graves. » (ADEME – juin 2014)